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Toucher du boisLe skeuomorphisme dans l’histoire des interfaces

Emmanuel Debien

Au moment d’écrire cet article, Google Doc me propose de passer la configuration du document en mode « Sans pages », symbolisant, quarante ans après l’apparition des premiers logiciels de traitement de texte, la bascule vers un paradigme d’interface quasiment affranchi de la référence à l’imprimé et au papier. En remontant l’histoire des interfaces graphiques, il est en effet possible de noter une continuité dans la volonté de reproduire le modèle médiatique en place. Déjà, en 1961, Sketchpad, la première interface de création graphique conçue par l’ingénieur Ivan Sutherland, affichait un INK clignotant sur ses « pages 11 Terme utilisé en 1963 dans une vidéo de présentation de Sketchpad réalisée par le MIT au Lincoln Lab de Lexington. Voir : « Ivan Sutherland Sketchpad Demo 1963 », http://b-o.fr/sketchpad » vierges . Il utilisait la tablette RAND, une interface de manipulation directe par le biais d’un stylet lumineux permettant d’écrire sur écran avec ce que ses concepteurs nommaient une « encre numérique » (digital ink 22 M. Mitchell Waldrop, The Dream Machine: J.C.R. Licklider and the Revolution That Made Computing Personal, New York, Penguin, 2001, p. 239.). Le TX-2 , ordinateur sur lequel Sketchpad a été développé, est une machine de plus de six mètres de long, dont le panneau de contrôle est recouvert d’une multitude de boutons, curseurs ou molettes et d’un petit écran carré d’environ 25 cm de côté : une proportion entre interface graphique de l’écran et interface physique de l’objet à l’extrême inverse de celles de…